Hasparren, Hazparne, Pays Basque

Article  Sud Ouest publié le 15/01/2023 par Thomas Villepreux.
Le centre-bourg d’Hasparren, commune la plus peuplée du Pays basque intérieur, est en chantier. Le point sur ce projet ambitieux, mené dans le cadre du programme Petites villes de demain.

Comme Hendaye, Mauléon, Saint-Palais et Saint-Jean-Pied-de-Port, Hasparren bénéficie du programme Petites villes de demain, lancé par l’État pour revitaliser les communes rurales dites « structurantes ». La commune la plus peuplée du Pays basque intérieur est ainsi entrée dans le vif du sujet cette année, comme en atteste l’état de son centre-ville, sens dessus dessous. Mais de l’hôtel Argia au bar de la Poste, via un crochet par la rue Gaskoinia, il s’agit bien de préparer l’embellissement.

 

Le calendrier des travaux

Le projet se découpe en trois tranches. La première, entamée fin septembre, consistait à réaliser des fouilles archéologiques. À proximité de l’église, les chances étaient grandes de tomber sur un os un peu trop beau, qui aurait considérablement ralenti le chantier. « Mais il n’y a finalement pas eu de découverte majeure », note la maire, Isabelle Pargade. Pour autant, ces fouilles devraient permettre à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de dater, d’ici deux ans, le cimetière jouxtant le monument religieux.

– Deuxième phase des travaux : Enfouissement des nouveaux réseaux –

 

Fin décembre 2022, exit les fouilles. Depuis, le chantier met en ordre les réseaux (électricité, gaz, eaux et assainissement) … Ce qui engendre des trous béants, la mobilisation de nombreux engins et des déviations tous azimuts. « Le centre bourg ne dispose que d’un seul carrefour, relève la maire. Le chantier est actuellement dans le dur. Cette phase s’achèvera à la fin du mois de mars et comprendra l’achèvement de la place de Verdun dont le pavage sera réalisé en pierre naturelle. »

Suivra la dernière phase du chantier : la confection des trottoirs et revêtements, l’installation du mobilier urbain et la végétalisation des espaces définis. Le tout sera définitivement livré à la mi-juin, « sauf imprévus ou météo maussade ».

 

Un budget conséquent

Deux millions d’euros sont consacrés à ce projet dont, à ce stade, 540 000 de l’État, 220 000 du Département et 76 000 de l’Agglomération. « Nous avoisinons actuellement 55 % de financement, reprend la maire. D’autres subventions sont attendues. »

 

Les voitures bien moins présentes

L’idée directrice du projet est claire : « Enlever le plus possible de voitures du centre-ville. » Pour autant, celles-ci continueront d’y circuler, même si leur place doit être considérablement réduite. Si les rues Ursuia et Lissar doivent rester à sens unique, ce ne sera plus le cas de la rue Broussain et de la rue Jammes, du fleuriste jusqu’à Verdun. Surtout, la place de l’église ne sera plus un parking mais un espace totalement piétonnisé, à l’instar de la rue Gaskoinia, déjà livrée.

– La rue Gaskoinia réaménagée –

À noter également : le parvis de l’église sera agrandi ; toutes les places de stationnement seront supprimées côté impair, rue Jean-Lissar, afin d’élargir les trottoirs ; enfin, d’autres places disparaîtront devant le salon de coiffure à l’angle des rues Gaskoinia et Jammes, pour mieux mettre en valeur le patrimoine.

Isabelle Pargade ajoute que « le centre-ville d’Hasparren ne doit plus être un lieu de transit de Bonloc à Cambo ». Et vice-versa. D’où le nouveau plan de circulation.

 

Un cœur de ville plus vert

Des massifs floraux seront aménagés devant la Poste et la Maison de la presse, le long de la rue Lissar et rue Gaskoinia. Enfin, des arbres seront plantés sur la nouvelle place ; ils seront entourés de fleurs et encerclés par des bancs. « Nous voulons faire du cœur de ville un lieu vert et apaisant », insiste Isabelle Pargade.

 

Des aménagements urbains repensés

Place de Verdun, le monument aux morts a déjà été déplacé. Il trône désormais à l’endroit de la Vierge… Elle-même déplacée dans une alcôve de l’église, sous les arcades. Car il fallait faire place nette pour planter les arbres attendus et installer le mobilier urbain. « Il y aura aussi des mange-debout, pour ceux qui veulent pique-niquer », promet la maire. Laquelle annonce aussi des pierres sculptées par Régis Pochelu aux abords de la place. « Il va reproduire le message trouvé sur une pierre de l’époque romaine, enfermée dans un coffre de la commune. Ce message fait état d’un peuple aux caractéristiques spécifiques. »

– Les nouveaux emplacements de la Vierge et du Monument aux Morts –

Le commerce au centre du projet

Reste la question des commerces, dont les abords sont actuellement perturbés par le chantier. Certes, le parking de l’église va s’effacer, or des places de stationnement minute vont être créées tout autour et une partie du parking de la Poste sera accessible aux usagers, en raison du transfert des services tri et colis.

Par ailleurs, le projet d’escalators en contrebas de l’église n’est pas oublié… Bien qu’il soit susceptible d’être remplacé par des ascenseurs. « Nous l’étudierons en 2023 pour une réalisation en 2024, annonce Isabelle Pargade. Cela permettra aux automobilistes de se garer place Harana puis d’accéder facilement à l’hypercentre. »

À cela s’ajoutent l’élargissement des trottoirs (notamment rue Lissar et devant la pizzeria, rue Jammes) et « une multiplication d’événements à venir, pour attirer les gens ». Des manifestations évidemment complétées par le marché du samedi matin (délocalisé le temps des travaux) et qui occasionneront des fermetures ponctuelles de la circulation.

« Une réunion s’est tenue avec les commerçants, relate Isabelle Pargade. Elle précède la mise en place d’une commission qui décidera du périmètre, de la période et de la typologie des commerces pour fixer des montants d’indemnisations. »

– Durant les travaux, le marché des producteurs locaux se tient place Harana –

 

Et après-demain, à Hasparren ?

Pourquoi ne pas avoir piétonnisé l’intégralité du centre-ville ? « La configuration du cœur de bourg n’est pas simple, souligne la maire. De plus, la fermeture totale à la circulation n’était pas du goût de tous les commerçants. » Faut-il cependant exclure l’hypothèse du tout piéton, à plus long terme ? «Pas forcément, reprend Isabelle Pargade. Mais n’allons pas trop vite. »

 

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